Logo TransVIE

Accueil
Catalogue

Notices bibliographiques

Etat de la Planète 1991 (L')

Lester R. Brown, 1991

WorldWatch Institute / Economica
385 p. 98 FF

Sous apparence d'oeuvre scientifique, outil de propagande malthusienne tendant à légaliser l'avortement comme moyen de contrôle des naissances. Le WorldWatch Institute est connu de tout temps pour sa position en faveur de l'avortement. Le présent livre contient 8 chapitres tendant à montrer que le monde se porte mal ( énergie, déchets, congestion des villes, déforestation, dégradation de l'environnement dans les anciens pays communistes,..), une introduction tendant à lier les dégradations à la croissance démographique (16 références à ce problème en 30 pages) et un chapitre entier intitulé "Faire face au problème de l'avortement". Il convient de préciser que l'édition de cet ouvrage a été financée par le Rockefeller Brothers Fund et le Winthrop Rockefeller Trust. Les travaux de recherche du WorldWatch Institute ont été financés entre autres fondations par la Fondation Rockefeller et par le Fond des Nations-Unies pour les activités en Matière de Population (UNFPA). Herman Daly, économiste de la Banque Mondiale, a participé à l'élaboration de l'ouvrage. Tous ces organismes et fondations promeuvent ou financent l'avortement.
Restant dans son domaine de compétence, TransVIE-mag s'est attaché à analyser le chapitre consacré à l'avortement.
Ce chapitre procède d'une dynamique argumentaire maintenant bien rodée et typique des publications pro-avortement :
a/amener les opposants sur un terrain idéologique pour mieux les discréditer ("A l'heure actuelle l'avortement est au coeur d'un débat public passionné sur les croyances religieuses et morales concernant le satut du foetus et le droit de la
femme à choisir sa grossesse et sa maternité" (p 183); "Les politiques en matière d'avortement restent soumises à des priorités étriquées qui ne reflètent qu'un type de croyances et d'attitudes" (p.213));
b/face aux fanatismes idéologiques, se prévaloir d'une approche pragmatique ("Il faudra sans doute longtemps avant qu'un débat sans passion sur l'avortement soit possible." (p. 184));
c/invoquer la fatalité ("L'histoire montre que les femmes déterminées à maîtriser le nombre de leurs enfants y auront recours, même si cela implique des pratiques illégales et dangereuses." (p. 184));
d/en d'autres termes, ce sont les opposants à l'avortement qui sont criminels ("Si tant de femmes dans le monde sont condamnées à mourir ou à subir des séquelles physiques [d'avortements illégaux], ce n'est pas faute d'une technologie appropriée, mais faute d'accorder une valeur suffisante à la vie des femmes". (p. 208));
e/suggérer que la mortalité maternelle consécutive aux avortements illégaux coûte très cher à la société ("Dans les pays où l'incidence des pratiques illégales est forte, une part démesurée des rares ressources médicales disponibles est consacrée à soigner les complications." (p. 185));
f/gonfler le nombre d'avortements illégaux (par exemple, 800 000 avortements illégaux annuellement en Indonésie (p. 203));
g/Conclusion : il convient de dépénaliser l'avortement, (et développer la contraception) ("une dépénalisation et une clarification des législations sur l'avortement permettraient de garantir les droits des couples dans le monde à planifier et à échelonner leur descendance en toute sécurité." (p. 213)).

Le caractère partisan de l'étude est très sensible si on étudie es références citées. Sur 74, 54 sont tirées de publications ou d'organismes pro-avortement, tels que le Alan Guttmacher Institute, le Planning Familial, le Population Reference Bureau, le NARAL (Ligue d'Action pour le Droit à l'Avortement), le Population Council, l'IPAS (organisme pourvoyant le Tiers-Monde en machines à vide pour avortement), ou le Comité National Zaïrois des Naissances Désirables. 7 sont des communications privées ou des documents jamais publiés, donc invérifiables. Aucune n'est tirée de textes issus d'associations d'opinion pro-vie.
Bien que reconnaissant que "seuls quelques pays possèdent des statistiques fiables sur l'incidence de l'avortement provoqué et des taux de mortalité maternelle qui y sont associés" (p.208), l'ensemble du chapitre est basé sur l'emploi judicieux des chiffres qui ne sont en fait que "des estimations" . Enfin, la valeur scientifique du travail peut être légitimement mise en doute lorsque la France est classée dans la catégorie de pays possèdant "une législation libérale sur l'avortement (...)[carctérisée par] l'absence d'obstacles juridiques à l'avortement" (p. 187) (à moins qu'il ne s'agisse d'une reconnaissance implicite de l'inapplication ou de l'inapplicabilité de la loi française sur l'avortement). On peut aussi lire (p. 212) : "Ainsi, sur l'Ile Cotland en Suède, les avortements ont pratiquement été réduits de moitié grâce à un programme intensif mené pendant trois ans et destiné à fournir des informations en matière de planning familial et à améliorer la qualité des services. Des résultats comparables ont été enregistrés en France et dans d'autres pays." Remarque totalement en contradiction avec l'observation du Planning Familial lui-même selon lequel le nombre d'avortements en France est stable (Libération, 20/01/92)
Précédente - Fiche 70 - Suivante


© TransVIE - Tous droits réservés - Transvie • Nous contacter