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Notices bibliographiques

I am Roe. My life, Roe v. Wade, and freedom of choice

Norma McCORVEY & Andy MEISLER, 1994

Norma McCorvey est un emblème aux Etats-Unis. En 1973, le mouvement féministe monta en épingle le cas de cette jeune femme de vingt-quatre ans, supposée violée, surnommée Roe (c’est-à-dire Unetelle) pour les besoins de la justice, pour obtenir de la Cour suprême la décision (Roe V. Wade) qui devait forcer les Etats à légaliser l’avortement. Au début des années 80, le mythe Roe perdit de son éclat lorsqu’on apprit que la grossesse de Roe ne résultait pas d’un viol, mais d’une liaison volontaire. Enfin, en 1996, les presses du monde entier annoncèrent la conversion au protestantisme de Norma Mc Corvey et son reniement de l’avortement sur demande qu’elle avait contribué à répandre. Toutefois, cette conversion ne survint pas avant que le mouvement pro-avortement n’ait eu le temps, au début des années 90, de tirer de Norma une bibliographie tendancieuse (co-rédigée par Andy Meisler) à la gloire de Roe v. Wade et de «la liberté de choisir». Cette bibliographie est parue en 1994, et ses mots d’introduction plantent le décor :
«Je suis Norma Mc Corvey. mais vous me connaissez sous le nom de «Jane Roe». Voici vingt et une années, alors que j’étais pauvre et seule, et enceinte, c’est moi qui ai porté plainte dans le procès «Roe v. Wade». Ce procès fut celui par lequel la Cour suprême donna aux femmes américaines le droit de choisir l’avortement, d’avoir le contrôle de leur propre corps, de leur propre vie, et de leur destinée. Renverser Roe v. Wade - c’est-à-dire rendre de nouveau l’avortement illégal - est l’un des objectifs du Parti républicain, de l’Eglise catholique et d’autres gens puissants qui se font appeler «pro-vie». (...) Jusqu’à récemment, j’ai travaillé comme conseillère au téléphone dans une clinique d’avortement. (...) La clinique dans laquelle je travaille réalise des avortements jusqu’à la 24e semaine. Elle est la propriété d’un gynécologue expérimenté, un homme né à l’étranger, aimable et généreux, que j’admire beaucoup. (...) La clinique est impeccablement propre et tout le monde est sympa. (...) Dehors, devant la clinique, des manifestants «pro-vie» vont et viennent. Ils sont là la plupart du temps, si le temps est beau. Ce sont des hommes jeunes pour la plupart, habillé de manière classique. (...) Les pro-vie crient et prient à pleins poumons et essayent de dissuader nos patientes d’entrer dans l’établissement. (...) Une après midi, j’ai vu un homme qui portait une nouvelle pancarte : «Ici on tue les futurs soldats américains»».
On l’aura compris : I am Roe n’est rien d’autre qu’un gros pamphlet visant à caricaturer le mouvement pro-vie et le mouvement pro-avortement, le premier sous la figure d’un complot mâle conservateur gêné de la disparition de la chair à canon, le second sous la figure d’une communauté de femmes attentives à la détresse des leurs . On y retrouve condensés les poncifs du genre, tel que l’affirmation selon laquelle la procréation serait l’unique fin acceptée par l’Eglise catholique dans la relation sexuelle, selon laquelle aucun laïc ne partagerait l’opinion de la hiérarchie catholique en matière de respect de la vie, ou encore les hécatombes de femmes victimes des avortements clandestins.

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