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X Case : How abortion was brought into Ireland (The)

LOSCHER Clement, 1992

HLI-Cork, Irlande
$10, 192 p

Ecrit durant l'été 1992, ce livre relate l'histoire du procès "Procureur Général contre X", le fameux cas d'une adolescente de 14 ans affirmant avoir été violée et réclamant la possibilité de se faire avorter. Survenu en février 1992, le cas avait donné lieu à une féroce campagne médiatique en faveur de l'avortement dont le livre rend compte en partie, et surtout avait abouti à un jugement de la Cour suprème irlandaise légalisant l'avortement en Irlande en cas de menace de suicide de la mère, légalisation ouvrant la porte à toutes les dérives. C'est surtout l'aspect juridique du procès dont il est en fait mention dans le livre de Clement Loscher, tant les faits sont étranges. S'appuyant sur des documents vérifiables (minutes du procès, déclarations relevées par la presse, interviews nominatifs), l'auteur nous partage son inquiétude au vu des anomalies du procès :

- l'avis corroborant le risque de suicide a été émis par un psychologue (en Irlande, la profession de psychologue, à l'inverse de celle de psychiatre, n'est pas réglementée : n'importe qui peut du jour au lende
main se déclarer psychologue ; la jurisprudence irlandaise contient des exemples de preuves considérées comme nulles car émises par des psychologues ; seuls des psychiatres sont assermentés devant les tribunaux).

- le psychologue en question avait été membre du bureau exécutif du Planning Familial Irlandais, groupe de pression pro-avortement.

- bien qu'il ait émis l'avis selon lequel l'adolescente était "activement suicidaire", le psychologue n'a pris aucune des décisions adéquates dans un tel cas (mise sous surveillance parentale ou hospitalière adaptée, par exemple).

- le Procureur Général, représentant de l'Etat, sensé défendre les intérêts de l'enfant, n'a réclamé aucune contre-expertise psychiatrique.

- le procès a été conduit dans une précipitation que ne justifient pas les délais anglais de l'avortement.

- la question de la véracité de l'allégation de viol n'a été soulevée à aucun moment du procès.

- au moment de l'affaire, l'Etat subventionnait des mouvements militants en faveur de l'avortement, mais aucun mouvement pro-vie.



La liste est longue des invraisemblances relevées par l'auteur et qui permettent objectivement de remettre en question l'impartialité de l'Etat et de la Cour Suprême irlandaise dans cette affaire. Clement Loscher souligne également l'intrusion de la présidente irlandaise dans le débat, en faveur de l'avortement, alors que son rôle constitutionnel le lui interdit, et les conséquences jurisprudencielles futures envisageables de la décision de la Cour. L'utilisation des preuves génétiques devant la justice irlandaise est également abordée (les parents réclamaient la possibilité de prélever des tissus du foetus avorté en vue de fournir la preuve du viol).

L'ouvrage a le mérite d'être écrit dans un anglais très accessible et vulgarisé au sens noble du terme : un minimum de connaissance des systèmes judiciaires anglo-saxons suffira à comprendre l'affaire, tant l'auteur prend soin d'expliquer patiemment chaque situation, au risque parfois de se répéter.
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