ACTUALITÉS
#24 2001.03.29

 

Avortement

France : le Sénat corrige une partie du projet Aubry, mais abandonne les mineures, favorise les avortements tardifs et accroît la propagande contraceptive

Le 28/03/2001, le Sénat a examiné en première et unique lecture le projet de loi Aubry de dérégulation de l’avortement, de la stérilisation et de la contraception.

Les sénateurs ont entériné la possibilité pour les mineures d’avorter sans le consentement ni l’information de leurs parents et adoptés pour le reste les amendements suivants, corrigeant assez sensiblement le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale :

Bernés par l’affirmation selon laquelle la contraception serait le meilleur rempart contre l’avortement, les sénateurs ont encore renforcé la pression contraceptive :

Sur le plan de la stérilisation les sénateurs, tout en en adoptant le principe proposé par l’Assemblé nationale, ont renforcés les protections de personnes, en portant de deux à quatre mois le délai de réflexion minimum des couples envisageant la stérilisation et à 35 ans l’âge minimum requis.

Enfin, les sénateurs ont :

Les mouvements pro-vie ne manqueront pas d’applaudir les trois amendements totalement pro-vie visant à interdire le renouvellement de décisions judiciaires du type « arrêt Perruche » . Les sénateurs ont en effet introduit et adopté un article nouveau spécifiant que « L'article 16 du code civil est complété par un alinéa ainsi rédigé : " Nul n'est recevable à demander une indemnisation du seul fait de sa naissance. " »

Outre le vote d’ensemble du projet de loi ainsi amendé, adopté à 00h45 le 29/03/2001 par 215 voix contre 102, il y a eu scrutin public sur l’article 6 amendé, modifié les dispositions concernant les mineures, adopté par 211 voix contre 103. Ce scrutin d’étape n’est toutefois pas significatif d’un point de vue pro-vie, ni la proposition de l’Assemblée nationale, ni la proposition amendée par le Sénat n’étant acceptable.

A l’occasion des débats, le Ministre délégué à la santé a informé les sénateurs de l’existence d’un crédit de 12 millions de francs en 1999, porté à 15 millions en 2001, pour l’organisation des unités d’avortement et de planning familial dans les hôpitaux publics.

On notera enfin une intervention résolument pro-vie et de grande qualité du sénateurs Selliers.

En raison de la procédure d’urgence imposée par le Gouvernement pour l’examen du projet de loi Aubry, le texte ne sera pas soumis à une seconde lecture dans les assemblées parlementaires, mais soumis à une commission mixte paritaire (commission composée de sénateurs et de députés). Les membres désignés par le Sénat à cet effet sont : MM. Delaneau, Francis Giraud, Descours, Huriet, Jean-Louis Lorrain, Mme Campion, M. Fischer (suppléants : MM. Bimbenet, Blanc, Mme Dieulangard, MM. Muzeau, Nogrix, Mmes Olin, Terrade).

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