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#9 1999.11.26

 

Avortement

France : les lobbies pro-avortement accentuent la pression sur le gouvernement

LLes organisations ultra-féministes continuent de maintenir la pression sur le gouvernement en le harcelant de questions orales à l'Assemblée nationale. Trois sujets servent de motifs, tant avec le soutien de députés de gauche que de droite : la gynécologie médicale (cf. nos précédentes éditions), le rapport Nisand et la campagne de propagande contraceptive.
 

Question du 07/10/1999, par Nicole BORVO sur le thème "Pratique et enseignement de la gynécologie médicale"

Question du 05/10/1999 posée par Jean-Marie LEONETTI sur le thème de la gynécologie médicale

« Question du 07/10/1999 posée par Nicole BORVO

Pratique et enseignement de la gynécologie médicale

Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la pratique et l'enseignement de la gynécologie médicale. A l'occasion d'une question orale avec débat le 15 juin dernier, il a été annoncé qu'un groupe de travail était chargé de résoudre les problèmes qui subsistent dans cette profession. Les propositions issues de ce groupe constituent des progrès. Celle d'introduire un DESC (diplôme d'études spécialisées complémentaires) gynécologie médicale au cours du DES (diplôme d'études spécialisées) se veut un début de réponse à la situation actuelle. Néanmoins, il subsiste concernant l'enseignement de la gynécologie médicale quelques interrogations fortes. Qui enseignera ce DESC, combien de postes seront budgétisés, les étudiants du DESC seront-ils dans l'obligation d'assurer des gardes d'obstétrique et des urgences au même titre que les autres étudiants de la filière, seront-ils répartis sur tout le territoire ? L'éclaircissement de l'ensemble de ces points doit permettre d'avancer vers l'obtention de garanties concrètes pour que la gynécologie soit effectivement enseignée correctement, sanctionnée et validée par un titre de gynécologue médical, et ce en nombre suffisant. Car si la maquette du DES a déjà été modifiée en 1989, force est de constater qu'elle n'est pas enseignée dans les centres hospitaliers universitaires (CHU). Pour véritablement concrétiser les avancées proposées, il faudrait maintenant que le nécessaire soit fait en vue d'enseigner le nouveau programme dans tous les CHU, à la fois par un enseignement théorique et par des stages validés. Quant à la garantie que toutes les femmes restent libres de consulter directement leurs gynécologues, ne risque-t-elle pas de rester un voeu pieux si la mise en place du médecin référent a pour effet de différer les consultations ou de les encadrer ? Le contrat de fidélité qu'aura signé une femme avec son médecin référent restreindra à coup sûr sa liberté de consulter directement en gynécologie par une minoration du remboursement des actes et des prescriptions découlant de ces consultations directes. Pour toutes ces raisons, elle lui demande des éclaircissements à ce sujet en vue de prendre les mesures qui débloqueraient la situation. Dans ce cadre, ne serait-il pas essentiel d'aller à l'encontre d'un état de fait où aujourd'hui seulement un tiers des 80 gynécologues obstétriciens environ qui décrochent leur diplôme s'orientent vers la gynécologie médicale pure alors qu'il y a seulement 11 ans on formait 130 gynécologues médicaux et autant de gynécologues obstétriciens ? Par ailleurs, des mesures positives du Gouvernement pour maintenir durablement un nombre suffisant de gynécologues médicaux indispensables à l'écoute, et soignant des femmes à toutes les périodes de leur vie, satisferaient une forte revendication féminine qui s'exprime notamment à travers les 350 000 signatures en faveur d'une pétition qui a cet objet. "

« Question du 05/10/1999 posée par Jean-Marie LEONETTI

Gynécologie médicale

M. Jean-Antoine Leonetti - Ma question s'adresse à Mme Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale.
Madame la secrétaire d'Etat, vous venez d'entrer en fonction et il y a un dossier auquel il est impératif de s'attaquer de toute urgence. La disparition des gynécologues médicaux est programmée. Seuls subsisteront dans peu de temps les gynécologues-obstétriciens, dont nous savons qu'ils exercent en fait une autre spécialité puisqu'ils réalisent des accouchements et opèrent les malades.

Les gynécologues médicaux, le plus souvent des femmes, qui travaillent pour des femmes, sont des acteurs majeurs de la santé, vous le savez. Ils ont fait beaucoup pour améliorer la condition féminine, ils ont dépisté efficacement les cancers féminins, conseillé les femmes en matière de contraception, et ils jouent un rôle important dans l'éducation sanitaire des femmes.

On ne peut une fois de plus accuser l'Europe de cette harmonisation car rien ne s'oppose, sur le plan légal, à ce que cette spécialité soit exercée sur le territoire national.

Les 300 000 femmes françaises qui ont signé une pétition pour demander le maintien de cette spécialité s'adressent à vous en tant que ministre et en tant que femme pour vous demander des mesures concrètes à même d'apaiser leur inquiétude légitime. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance, du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)

Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale . - Monsieur le député, une émotion légitime s'est répandue en France à l'annonce que la gynécologie médicale disparaîtrait. Or il n'en est rien. (" Ah ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.) A plusieurs reprises, dans cette assemblée, Bernard Kouchner a été conduit à préciser qu'il n'était pas question de supprimer la gynécologie médicale. Nicole Péry elle-même a affirmé que telle n'était pas notre intention.

Quant à moi, je me suis, en arrivant au secrétariat d'Etat à la santé et à l'action sociale, emparée du dossier pour faire le point. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Oui, messieurs ! Pour faire le point ! Nous avons constaté qu'il n'y avait aucun risque de disparition des gynécologues médicales. La seule nouveauté réside dans le fait que les médecins généralistes bénéficieront d'une formation à la gynécologie. Il faut en effet savoir que nombre de femmes de notre pays n'accèdent pas à la consultation d'un gynécologue en ville et qu'elles ne consultent qu'un médecin généraliste. Il importe donc que les médecins généralistes puissent suivre ces femmes, qu'il s'agisse de leur santé, de leur développement dans la vie, de la contraception, de la ménopause, de leur accompagnement vers l'accouchement et la gynécologie-obstétrique.

Pour réconforter, pour rassurer les gynécologues qui s'émeuvent, un certain nombre de postes supplémentaires ont été ouverts pour permettre la formation de spécialistes en gynécologie médicale et en gynécologie-obstétrique. Ce seront 30 postes qui auront été ouverts en 1999 et 30 autres le seront en 2000. Rappelons au passage que la plupart des étudiants en médecine qui s'orientent vers cette discipline sont des femmes.

Les inquiétudes devraient en conséquence s'apaiser, m ais je sais que beaucoup de praticiennes restent inquiètes - l'information est allée très loin dans nos départements.

Un groupe de travail a été constitué à mon ministère. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Ce groupe associe les syndicats des gynécologues médicaux. Des processus d'amélioration de la maquette de formation sont en cours. J'ai bon espoir que, dans les semaines qui viennent, nous aboutissions à un accord formel avec les syndicats des gynécologues médicaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur plusieurs bancs du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) "

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