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Différence interdite. Sexualité, éducation, violence - Trente ans après Mai 1968 (La)

Tony Anatralla, 1998

Flammarion
328 p. 129 FF

La suppression des codes symboliques (et notamment la crise de représentation du père - au sens psychanalytique, car l’ensemble de l’ouvrage est avant tout étayé sur ce plan) et l’exaltation de la liberté absolue (qui gomme la différence entre le phantasme et le possible) aboutissent, trente ans après les événements de 1968, à un appauvrissement des capacités de l’individu à construire son Moi intérieur et, partant, à un appauvrissement des relations inter-personnelles (tant il est difficile d’échanger quoi que ce soit lorsqu’on a rien à échanger). Cet appauvrissement général de la société occidentale trouve son expression la plus aigüe dans l’incapacité de nos contemporains à intégrer leur personnalité sexuelle (homme/femme) et à accueillir la différence sexuelle de l’autre comme une source d’enrichissement. Trente ans après la “libération sexuelle”, notre société se trouve ainsi enfermée dans une nouvelle tyrannie où le respect affiché des “différences” et le morcellement apparent des comportements masquent en fait une uniformisation stérilisante des rapports humains ramenés au plus petit dénominateur commun, le “moi égoïste”. Telle est la thèse soutenue dans son dernier ouvrage par le psychanalyste Tony Anatrella, thèse qui reprend et complète celle développée dans ses ouvrages précédents, où il s’attachait plus spécifiquement à établir une théorie originale, celle de l’éternel adolescent.
Homosexualité et violence sont expliquées par ce qui est en fait une crise de l’éducation - une génération ayant volontairement négligé de transmettre les repères qui assuraient la continuité sociale et permettaient à chacun d’y prendre place - d’où la référence à Mai 1968 dans le titre de l’ouvrage.
On souscrit aisément au constat; on regrette l’approche trop strictement psychanalytique et le style parfois répétitif. L’ensemble demande une bonne concentration et quelques rudiments de psychanalyse freudienne. Quelques paragraphes consacrés à la place de l’avortement dans les dysfonctionnements sociaux actuels - selon une lecture qui en fait essentiellement l’expression (moins que la cause) de certains dérèglements psychiques, et notamment l’incapacité des jeunes femmes à prendre leur place de mère.
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