Logo TransVIE

Accueil
Catalogue

Notices bibliographiques

Abortion holocaust, today's Final Solution (The)

William Brennan, 1983

Landmark Press, St Louis, Missouri
237 p. US$ 7

Landmark Presse, Box 13547, 1461 Dunn Road, St Louis, Missouri 63138, USA.

Ouvrage de langue anglaise. L'auteur, professeur à l'Université de St louis, s'est spécialisé dans l'étude historique des crimes commis par la profession médicale.

Le présent livre est une comparaison point par point des situations de l'Allemagne nazie avant et pendant la guerre et des Etats-Unis juste avant et depuis la décision "Roe v. Wade" par laquelle la Cour Suprême en 1973 a libéralisé l'avortement dans ce pays. La comparaison ne porte évidemment pas sur le degré d'horreur atteint, mais sur les méthodes utilisées dans les deux cas pour aboutir à une même fin : l'élimination massive d'une catégorie toujours plus large de personnes dans le sceptiscisme et l'indifférence générale. Loin de minimiser l'horreur de l'holocauste nazi (le livre en apprend plus ce sur sujet que les manuels scolaires), l'auteur dresse des parallèles effectivement inquiétants pour mieux nous avertir des dangers qui nous attendent si nous répétons les erreurs du passé (sans même nous en rendre compte souvent).

Trois séries de similitudes sont particulièrement mises en lumière : 1/ la nécessité de d'abord refuser à la catégorie humaine visée le titre de personne;

2/ la nécessité de camoufler l'acte sous des aspects médicaux et des euphémismes;

3/l'utilisation judicieuse des médias.

La valeur de l'ouvrage réside dans la masse étonnante d'informations qui ont été réunies pour établir sur des bases historiques sérieuses les similitudes (déclarations du procès de Nuremberg, journaux d'époque pour la période nazi; coupures de presse pour la période actuelle). Chaque citation est référencée.

A titre d'exemple, on découvre ainsi que la Cour Suprême allemande a refusé en 1936 de reconnaître aux juifs vivant en Allemagne la qualité de "personne" au sens légal, tout comme la Cour Suprême américaine a déclaré en 1973 que le mot "personne", tel qu'employé dans le 14° amendement de la constitution, n'incluait pas l'enfant à naître. Hitler a défini dans Mein Kampf les Juifs comme "Un parasite dans le corps des autres peuples"; en 1973 des féministes de Boston ont défini l'enfant à naître comme "Un parasite dans le corps de la mère". Non personne, sous humain, non humain, animal, parasite, masse informe,

déchets, l'auteur a retrouvé ces termes à la fois dans la bouche des nazis envers les juifs et d'autres peuples, et dans les déclarations des partisans de l'avortement envers l'enfant à naître. Les salles d'attente des avortoirs sont fleuries et propres comme la gare d'arrivée de Dachau, et l'on y diffuse aussi une musique douce. Le terme "tuer" est trop explicite, on ne parle que d'"évacuer", "nettoyer" les ghettos aussi bien que les parois utérines. Il s'agit d'un "service rendu à l'humanité", une action "charitable" dans les deux cas (sans parler des bénéfices financiers de l'élimination des "inutiles" et de la récupération d'organes). Les journaux britanniques empêchèrent ou refusèrent il y a 50 ans la publication des premières images en provenance des camps, parce qu'il s'agissait d'images "sanguignolentes" et "de mauvais-goût", ou tellement horribles

qu'ils ne pouvaient y croire; des excuses reprises aujourd'hui à l'identique. Les reportages sur les avortoirs sont comparés aux reportages de la propagande allemande sur les camps : tout le monde a le sourire, le personnel est prévenant, tout est propre.

On regrettera l'ancienneté de l'ouvrage, étant donné la vitesse à laquelle nos sociétés produisent leurs euphémismes ("réduction embryonnaire", "pré-embryon", "personne potentielle", "interruption volontaire de vie", "contragestion",...), et aussi que la comparaison soit exclusivement faite avec la situation américaine de l'avortement.

Un livre de référence et d'étude.
Précédente - Fiche 126 - Suivante


© TransVIE - Tous droits réservés - Transvie • Nous contacter