Par un vote du 16 mars 2000, le Parlement européen a adopté une résolution réclamant l'égalité entière des droits entre couples hétérosexuels et couples homosexuels (texte en rouge dans le document ci-dessous).
Le Parlement européen,
- vu le rapport annuel de l'Union européenne sur le respect des droits de l'homme dans l'Union européenne (1998-1999) (11350/1999 - C5-0265/1999),
- vu la Déclaration universelle des droits de l'homme ainsi que les conventions successives adoptées depuis lors dans ce domaine,
- vu les droits humains fondamentaux garantis par les Constitutions des États membres et par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales (CEDH), ainsi que ses protocoles et les conventions et chartes adoptées depuis lors dans ce domaine,
- vu le traité d'Amsterdam, et notamment les articles 6, 7, 11, 29 et 49 du traité UE et les articles 13, 136 et 177 du traité CE,
- vu la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme au cours des années 1998-1999, notamment ses principaux arrêts sur l'exercice des droits civils et politiques,
- vu la jurisprudence de la Cour de justice européenne pendant la même période,
- vu sa résolution du 12 avril 1989 portant adoption de la Déclaration des droits et libertés fondamentaux ainsi que les résolutions successives adoptées depuis lors dans ce domaine,
- vu sa résolution du 16 septembre 1999 sur l'élaboration de la Charte des droits fondamentaux,
- vu les résultats de l'audition publique du commissaire Vitorino le 3 septembre 1999,
- vu sa résolution du 27 octobre 1999 sur les résultats du Conseil européen de Tampere des 15 et 16 octobre 1999,
- vu les résultats du Forum sur les droits humains des 30 novembre et 1er décembre 1999,
- vu le premier rapport d'activité annuel (1998) de l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes,
- vu le rapport annuel pour 1998 présenté par le Médiateur européen,
- vu les travaux du Conseil de l'Europe dans ce domaine et les contributions des organisations non gouvernementales concernées,
- rappelant les résolutions sur la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme dans les pays candidats, sur les droits de l'homme internationaux et la politique de l'Union européenne dans le domaine des droits de l'homme, 1999, sur la lutte contre le racisme et la xénophobie dans l'Union européenne et sur la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne,
- vu l'article 163 de son règlement,
- vu le rapport de la commission des libertés et des droits des citoyens, de la justice et des affaires intérieures et l'avis de la commission des pétitions (A5-0050/2000),
I. Un nouveau contexte juridique et politique
1. rappelle que les droits humains représentent un ensemble de droits universels interdépendants et applicables à toute personne;
2. observe que l'examen de la situation des droits humains dans l'Union européenne en 1998 et 1999 s'inscrit dans le nouveau contexte juridique du traité d'Amsterdam, entré en vigueur le 1er mai 1999;
3. constate que le nouveau traité établit de manière solennelle que l'Union européenne est fondée sur le respect des droits humains, des libertés fondamentales et de l'État de droit (article 6 du traité UE), qui commande l'appartenance (article 7 du traité UE) ou l'adhésion (article 49 du traité UE) à l'Union;
4. constate que, par voie de conséquence, le respect des droits humains, des libertés fondamentales et de l'État de droit doit aussi inspirer les politiques de l'Union telles que la mise en oeuvre d'un espace de liberté, de sécurité et de justice ainsi que les politiques sociale, étrangère et de développement (article 11 du traité UE, articles 136 et 177 du traité CE) et le fonctionnement de ses institutions;
5. observe également que le nouveau traité reconnaît explicitement que les droits humains comprennent les droits économiques et sociaux tels qu'énoncés dans la Charte sociale européenne de 1961, révisée en 1996, et la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs de 1989 (article 136 du traité CE);
6. note également que le nouveau traité consacre le principe d'égalité des citoyens et d'absence de toute "discrimination fondée sur le sexe, la race ou l'origine ethnique, la religion ou les convictions, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle" (article 13 du traité UE);
7. note enfin que le nouveau traité reconnaît le droit des citoyens à l'accès aux documents communautaires ainsi qu'à la protection des données à caractère personnel (articles 255 et 286 du traité CE);
8. réaffirme donc la nécessité d'inclure l'ensemble de ces droits, qui correspondent aux idées énoncées tant dans les constitutions nationales que dans la CEDH et constituent le fondement même de l'Union européenne, dans une Charte européenne des droits fondamentaux;
9. considère qu'il est essentiel que ces droits fondamentaux soient appliqués de manière uniforme et aisément compris dans l'Union européenne, à la lumière notamment de la future Charte des droits fondamentaux en cours d'élaboration;
10. approuve la présentation par le Conseil du premier rapport annuel de l'Union européenne sur les droits de l'homme, qui constitue un premier pas, mais déplore le caractère décevant du contenu de ce rapport, qui se limite surtout à un constat;
11. espère vivement que le prochain rapport du Conseil comportera une analyse détaillée pays par pays de l'évolution de la situation des droits humains dans l'UE et proposera pour l'avenir des systèmes de contrôle et des stratégies pour renforcer le respect de ces droits, en application des articles 6 et 7 du traité UE;
12. approuve également la tenue, les 30 novembre et 1er décembre 1999, d'un premier Forum sur les droits humains et souhaite qu'en 2000 Conseil, Commission et Parlement européen soient étroitement associés au prochain Forum, le Parlement européen se voyant reconnaître le rôle éminent qu'il est appelé à jouer dans ce domaine;
13. observe également avec satisfaction que la protection des droits humains dans le cadre du Conseil de l'Europe s'est renforcée du point de vue institutionnel avec la création, le 1er novembre 1998, d'une Cour unique et permanente des droits de l'homme à laquelle tous les requérants auront directement accès;
14. espère cependant que la nouvelle Cour des droits de l'homme, qui a connu une augmentation importante du nombre de demandes en 1998 et en 1999 et est actuellement confrontée au traitement de plus de 6 000 demandes, parviendra à surmonter ce problème et à accélérer ses procédures;
15. salue la création d'un poste de commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, instance non judiciaire chargée de promouvoir l'éducation et la sensibilisation aux droits humains dans le cadre de la Convention européenne relative aux droits humains, et la nomination à ce poste de M. Alvaro GIL-ROBLES;
16. déplore que le rapport annuel d'Amnesty International de 1999 désigne à nouveau nommément onze États membres de l'Union européenne sur quinze pour des violations plus ou moins graves des droits humains;
II. Évolution de la situation des droits humains dans l'Union européenne
Exercice des droits civils et politiques
17. rappelle que le respect des droits humains a pour premier corollaire la garantie de leur exercice; en conséquence, demande aux Etats membres de prendre les mesures nécessaires pour garantir l'exercice des droits civils et politiques par toute personne, et notamment de lutter efficacement contre toute forme de pression ou d'intimidation provenant de bandes organisées ou de groupes à l'encontre de l'expression pacifique d'opinion;
18. demande aux États membres d'abolir les mesures pénales susceptibles de limiter ou d'interdire l'expression pacifique des opinions, la liberté d'organisation et l'activité politique;
L'extension du droit de vote et de l'éligibilité
19. souhaite que, conformément aux principes démocratiques fondateurs de l'UE, les États membres adaptent leur législation dans les meilleurs délais de façon à étendre le droit de vote et l'éligibilité aux élection municipales et européennes à l'ensemble des citoyens extracommunautaires résidant depuis plus de 5 ans sur leur territoire;
La protection des minorités nationales
20. insiste auprès de la Belgique et de la France pour qu'elles signent sans retard, et auprès de la Grèce, des Pays-Bas, du Luxembourg, du Portugal et de la Suède pour qu'ils ratifient rapidement la Convention européenne-cadre de 1995 pour la protection des minorités nationales ;
21. demande instamment à la Belgique, à la Grèce, à l'Irlande, à l'Italie, au Portugal, à la Suède et au Royaume-Uni de signer, et à l'Autriche, au Danemark, à la France, au Luxembourg et à l'Espagne de ratifier rapidement la Charte européenne des langues régionales et minoritaires;
Respect de la vie privée
Liberté de culte et de croyance
Violations commises par les autorités publiques
Violence commise par les personnels de police et pénitentiaires
Traitement des réfugiés et des immigrés
- tout demandeur d'asile doit avoir accès à une voie de droit,
- il doit bénéficier d'une audition équitable et d'un recours suspensif, excepté dans le cas où cela est manifestement infondé,
- avant d'expulser un demandeur d'asile vers un "pays tiers sûr", les États membres doivent s'assurer de son admission et qu'il ne sera pas refoulé;
La carence des services judiciaires
Lutte contre le terrorisme
Lutte contre la violence sociale
Droits de l'enfant
43. constate que, au moment où l'on célèbre le dixième anniversaire de la Convention des droits de l'enfant, selon un rapport de "Save the Children", 20 % des enfants dans l'UE souffrent encore d'exclusion sociale et que les droits de l'enfant ne sont pas suffisamment intégrés dans la législation des États membres et dans la réglementation et les programmes d'action communautaires;
44. invite les États membres à faire des quatre principes généraux sur lesquels s'appuie la Convention (à savoir la meilleure défense possible des intérêts de l'enfant, son développement, la non-discrimination à son égard et sa participation à la vie sociale) le moteur de la stratégie d'amélioration des droits de l'enfant;
45. demande aux États membres de renforcer leur législation dans le sens d'une protection accrue des enfants en matière d'abus sexuels, de violence physique et psychologique et de discriminations de toute nature; demande instamment aux États membres de ne pas emprisonner les enfants délinquants, excepté en dernier ressort;
46. invite les États membres à conférer une portée extraterritoriale à leurs codes pénaux en matière de protection des enfants contre les abus sexuels;
47. demande à la Conférence intergouvernementale d'intégrer de manière explicite les droits spécifiques des enfants dans la future Charte des droits fondamentaux;
Égalité entre les hommes et les femmes
Égalité des droits pour les handicapés
Styles de vie et rapports sociaux
Bioéthique et protection de la vie humaine
Protection des droits économiques, sociaux et culturels
Situation des droits humains dans les pays candidats à l'adhésion
- malgré certains progrès, le respect des droits humains et des droits des minorités en Turquie demeure très insuffisant,
- en Roumanie, le gouvernement ne soit pas encore parvenu à assurer une assistance suffisante à plus de 100.000 enfants orphelins confiés à des institutions de garde,
- dans de nombreux pays candidats, le peuple rom continue de subir des discriminations sociales et économiques, que 80 % de cette communauté soit au chômage et que les enfants rom soient isolés dans des systèmes scolaires qui leur sont réservés, quand ils ne sont pas dans la rue;
- les droits des femmes, puisque de nombreux éléments indiquent que sans mesures compensatoires appropriées, les réformes en cours risquent de désavantager exagérément les femmes;
- l'absence, dans de nombreux pays candidats, d'une législation et d'une politique adaptées pour réprimer les abus sexuels et les violences dont sont victimes les enfants;
- les droits des objecteurs de conscience dans les pays candidats;
III. Moyens de renforcer la protection des droits humains l'UE
Une politique européenne des humains
Une "justiciabilité" effective des droits humains
Éducation et information
Contexte plus général
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